Quand on mange de l’ail, ça éloigne souvent les amis, mais est-ce efficace aussi pour éloigner le rhume ?
Réponse : peut être VRAI, mais le niveau de preuve est aujourd’hui trop faible pour conclure avec certitude...
L’ail est souvent considéré comme utile pour prévenir ou traiter le rhume.
Cette théorie est basée sur la tradition et également sur quelques travaux de laboratoire qui montrent que l’ail semble avoir des propriétés antivirales et antibactériennes.
Je ne résiste pas à vous reproduire cet extrait d’un article paru en 1919, qui résume le point de vue d’un médecin de l’époque : "Ce n’est pas d’aujourd’hui que date la réputation de l’ail en thérapeutique. Déjà, plus de quatre mille ans avant J.-C., l’ail figurait au rang des antiseptiques les plus puissants sur la liste gravée sur la pyramide de Gizeh par Khnoum Mour. Plus tard, sa réputation s’étant étendue, il fut divinisé, rayé de la liste des végétaux comestibles et réservé à la thérapeutique ; manger de l’ail était devenu pour les gens bien portants un horrible sacrilège que punissaient sévèrement les lois. Au Moyen Age, l’ail conserva sa place prophylactique et Paracelse déclare ne pas connaître de meilleur préventif de la peste." (extrait de : Edmond Vidal. L’ail, préservatif de la grippe. La Chronique médicale - revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique. - 1919, n° 26)
Les études cliniques sérieuses (double aveugle, randomisées, contre placebo) sur ce sujet sont rares, aussi peut-on considérer avec attention l’étude publiée en 2001 par Josling P. (1) qui satisfait aux critères de l’Evidence Based Medicine Médecine fondée sur les faitsMédecine basée sur les preuvesEvidence Based Medicine La médecine fondée sur les faits - en anglais Evidence-Based Medicine (EBM) - se définit comme « l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse des meilleures données disponibles pour la prise de décisions concernant les soins à prodiguer à chaque patient". On utilise plus couramment le terme EBM , et parfois les termes médecine fondée sur des preuves ou médecine factuelle. Ces preuves proviennent d’études cliniques systématiques, telles que des essais contrôlés randomisés en double aveugle, des méta-analyses, éventuellement des études transversales ou de suivi bien construites. . Cette étude a d’ailleurs été la seule retenue pour la mise au point de 2014 concernant ail et rhume dans le cadre des Cochrane Cochrane La Collaboration Cochrane est un réseau international de plus de 28 000 personnes de plus de 100 pays. Elles travaillent ensemble pour aider les acteurs de santé, les décideurs, les patients et leurs soignants, à prendre des décisions éclairées sur les soins de santé, en préparant, mettant à jour, diffusant des revues Cochrane, publiées en ligne dans le Cochrane Database of Systematic Reviews, une division de la Cochrane Library. Systematic Reviews (2).
146 volontaires ont été randomisés pour recevoir soit un placebo (n=73 sujets), soit une capsule par jour de complément alimentaire à base d’ail (n=73), pendant 12 semaines entre novembre et février. Ils devaient rapporter sur un journal leur état de santé et tous les épisodes de rhume.
Résultats :
Les effets indésirables potentiellement liés au traitement dans cette étude étaient essentiellement représentés pas une mauvaise haleine (4 personnes dans le groupe ail, 1 dans le groupe placebo).
L’auteur conclut que la prise quotidienne d’ail en hiver est associée à des épisodes de rhume moins fréquents et moins durables.
Il faut cependant modérer cette conclusion, car il s’agit d’une seule étude et de petite taille. La revue Cochrane Cochrane La Collaboration Cochrane est un réseau international de plus de 28 000 personnes de plus de 100 pays. Elles travaillent ensemble pour aider les acteurs de santé, les décideurs, les patients et leurs soignants, à prendre des décisions éclairées sur les soins de santé, en préparant, mettant à jour, diffusant des revues Cochrane, publiées en ligne dans le Cochrane Database of Systematic Reviews, une division de la Cochrane Library. conclut donc qu’il n’y a pas assez de preuves cliniques étayant l’effet de l’ail sur le rhume, qu’une seule étude clinique montre que l’ail pourrait prévenir l’apparition du rhume, mais que d’autres études sont nécessaires pour valider ces résultats.
Mise à jour : Octobre 2015
Niveau de certitude : FAIBLE
1. Josling P. Preventing the common cold with a garlic supplement : a double-blind, placebo-controlled survey. Adv Ther. 2001 Jul-Aug ;18(4):189-93.
2. Lissiman E, Bhasale AL, Cohen M. Garlic for the common cold. Cochrane Database Syst Rev. 2014 Nov 11 ;2014(11):CD006206. doi : 10.1002/14651858.CD006206.pub4. PMID : 25386977 ; PMCID : PMC6465033.
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